Le monde des abeilles est à portée d’un clic !

Qui est l’abeille mellifère ?

Apis mellifera est un insecte de l’ordre des Hyménoptères que l’on connaît sous le nom d’abeille mellifères, d’abeille à miel ou d’avette. Cet insecte vît en colonie de plusieurs dizaines de milliers d’individus. Les activités nécessaires à la survie et la multiplication d’une colonie sont réparties entre trois castes : les ouvrières, les faux-bourdons, les reines. Les ouvrières durant leur vie passeront par plusieurs activités : nourrice, magasinière, gardienne, butineuse.

La colonie se comporte comme un seul individu ou chaque abeille est comparable à une cellule qui se comporte pour l’intérêt du groupe. Cette dévotion peut aller jusqu’au sacrifice, car si elle pique un imprudent, elle perdra son dard et sa poche à venin. Elle ne survivra pas à l’amputation.

À quoi servent les abeilles mellifères ?

L’abeille mellifère a depuis longtemps été utilisée par l’être humain. En effet, elle produit en abondance une substance très riche en sucre, le miel. Celui-ci est dérivé du nectar collecté par les butineuses. Après une lente transformation, le miel est stocké dans les alvéoles des rayons de cire. Un nid d’abeille mellifère se compose de plusieurs rayons de cire et peut contenir plusieurs kilogrammes de miel.

Les nids des abeilles ont d’abord été pillés pour obtenir du miel. Puis l’être humain a appris à domestiquer ces insectes en construisant des ruches. À partir de ce moment, l’apiculture est née. Cette domestication a conduit à la sélection de lignées d’abeilles plus douces et plus productives, qui peuplent maintenant les ruchers des apiculteurs amateurs. Et il est alors possible de profiter d’autres ressources apicoles comme la cire, la propolis, la gelée royale et le venin d’abeille.

Mais les abeilles sont aussi utiles à l’Homme en assurant la pollinisation de ses cultures. De nombreuses plantes cultivées par les agriculteurs dépendent des insectes et notamment des abeilles pour être correctement pollinisées. La pollinisation consiste à transporter d’une fleur à une autre du pollen. Beaucoup de plantes produisent peu ou pas de fruits si un insecte pollinisateur ne visite pas leurs fleurs. C’est la cas de nombreuses espèces d’arbres fruitiers. Dans certaines régions agricoles, on assiste à une pénurie d’insectes pollinisateurs. Les arboriculteurs font appel aux services d’apiculteurs. Aux Etats-Unis, chaque année des milliers de ruches convergent vers la Californie pour permettre la pollinisation dans les vergers d’amandiers. On estime que les abeilles rapportent beaucoup plus aux arboriculteurs et aux maraîchers qu’aux apiculteurs directement. Le miel n’est pas la valeur la plus précieuse. Il s’agit plutôt du transport du pollen.

Enfin le service des abeilles – que l’on qualifie d’écosystémique – s’étend à de nombreuses espèces de plantes sauvages. En France, on estime que 10% des plantes à fleurs sont pollinisées par les abeilles mellifères. Et la raréfaction de celle-ci a des répercussions sur les capacités de ces plantes à se reproduire. L’impact se répercute à tous les niveaux des écosystèmes, car les végétaux sont aussi la nourriture de nombreux animaux. Une plante qui perd son pollinisateur est en danger, mais elle ne disparaîtra pas seule. Il est donc important que les abeilles survivent pour continuer à féconder les fleurs.

Pourquoi les abeilles sont-elles en danger ?

Malheureusement, les abeilles sont actuellement en danger. On assiste depuis quelques dizaines d’années à la raréfaction des colonies sauvages et au dépeuplement des ruches. Les causes qui semblent être à l’origine du mal sont :

  • L’usage de certains pesticides en agriculture et dans les jardins
  • Le destruction des espaces naturels
  • Le réchauffement climatique et son impact sur la végétation
  • L’invasion de parasites et de prédateurs comme le varroa et le frelon asiatique
  • La disparition des sous-espèces locales dans les ruchers au profit d’abeilles sélectionnées et hybridées

Comment sauver les abeilles mellifères ?

Si les abeilles sont en danger de disparition, il reste toutefois possible de changer la tendance et de prévenir l’effondrement des colonies que l’on constate fréquemment en Europe. Il faut commencer par changer son rapport avec la nature. On peut consommer différemment, aménager son jardin pour recevoir les pollinisateurs en plantant des espèces végétales qui produisent du nectar et du pollen en abondance, arrêter d’utiliser des pesticides de synthèse pour lutter contre les ravageurs.

Si l’on souhaite contribuer à la conservation d’Apis mellifera et en particulier de la sous-espèce locale – l’abeille noire – on pourra évaluer la possibilité d’installer quelques ruches dans son jardin. Mais attention, car l’apiculture est une activité qui demande des connaissances précise de la biologie des abeilles et du cycle de développement de la colonie. Avant d’installer un rucher, il faut suivre une formation théorique, puis des cours pratiques. On peut débuter son apprentissage en suivant une formation en ligne. Et une fois les fondamentaux assimilés, intégrer un rucher école.

En fonction de l’endroit où vous vivez, il sera possible ou bien non conseillé d’installer des ruches. En effet, les abeilles ont besoin d’un territoire riche en quantité et en diversité végétale. Elles apprécient les milieux où les plantes fleurissent tout au long de la saison de butinage, c’est-à-dire du printemps au début de l’automne. L’aire de butinage des abeilles doit aussi être peu ou pas polluée. Les activités industrielles polluantes et les cultures intensives peuvent intoxiquer les insectes et rendre l’apiculture impossible.

Bien que l’apiculture soit à la mode et que beaucoup de personnes pensent bien faire en installant des ruches, il faut rappeler que la surpopulation en abeilles mellifères peut concurrencer beaucoup d’espèces discrètes d’insectes pollinisateurs. En milieu urbain, les ruches installées sur les balcons et sur les toits des immeubles imposent une pression très forte sur de nombreuses espèces de papillons et d’abeilles solitaires. C’est notamment ce que l’on constate pour Paris où 2000 ruches ont été déclarées.